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VOD en France en 2008

En 2008, on dénombre en France 45 services de VOD (payante, gratuite ou par abonnement) pour un chiffre d’affaire annuel éstimé à 30 millions d’euro principalement lié a l’offre cinéma et séries. Ces services de Video on Demand, la plupart gratuit, sont disponibles par internet ou par la télévision (pour les 1,5 Millions de foyers abonnés à TV par adsl ).

La Cacth up TV :

On a assisté en ce début d’année à la contrétisation des projets de télévision de rattrapage : la catch-up TV. Elle est accessible via les box-adsl ou sur internet. Les chaines de télé hertzienne sont toutes présentes avec leur offre : Canalplus la reserve à ses abonnées, M6 Replay grapille des parts de marchés à M6 avec la Nouvelle Star « à la demande », tandis que la catch-up TV de France Télévision est ditribué par Orange via le service RewindTV.

Peu de monétisation direct de ces services Catch-up TV de VOD, ils font partis d’un offre plus global. L’idée est d’abord d’agréger de l’audience autour d’une marque. Essayer notamment de récupérer l’audience qui s’éloigne du téléviseur au profit de l’ordinateur et internet. A coté de ça, les distributeurs de catch-up TV proposent des espaces pubs et des offres associées : Chez Orange l’offre VOD payante et gratuite font un même service, c’est à dire que l’utilisateur consomme la Catch-up TV comme s’il consomme un film loué, au prix de la location près.

L’offre VOD payante :

Principalement lié au cinéma, les TF1vision, Canalplay, Orange, Vodeo et les autres acteurs de la vidéo on demand payante manquent paradoxalement de films « bancable » et récents. Le producteur de film prudent veut que son film passe d’abord en salle, puis sur DVD, puis à la télévision avant de finir en VOD. Un producteur ne va pas mettre son film en exclusivité en VOD sachant que le marché est quasi inéxistant, il préfère rentabilisé le DVD. De l’autre coté, les chaines qui ont cofinancé le film veulent également le diffuser avant qu’il ne se retrouve en offre VOD. Du coup peu de nouveautés sont disponibles et cette offre peu qualitative est un frein à la croissance de ce marché.

D’autres projets de VOD émergent comme l’INA, qui propose des archives à 80% gratuite, en passe de trouver un marché de VOD pour senior avec les vieilles émissions de la télévision française.

L’offre VOD gratuite

Outre les Catch-up TV, qui dans une certaine mesure sont gratuites, on retrouve biensûr les mastodontes Youtube, Dailymotion and co. Ces hebergeurs de contenus se nourrissaient énormément d’extraits de programmes TV. Face à l’émergence des offres VOD des chaines de télévision et leurs volontés de gérer eux-mêmes leur programmes, les sites de partage de vidéo semblent se réorienter vers des programmes avec des contenus légaux de partenaires et plus d’éditorialisation. Chez Dailymotion, il s’appellent des « motionmaker » et ils créent du « creative content » et du « official content« . Ces partenaires doivent respecter les droits d’auteur (contractuellement) et leur vidéo sont plus facilement mise en avant sur le site. Les sites de partage de vidéo restent cependant incontournables pour les vidéos qui buzz, que ce soit une vidéo piratée ou celle d’un partenaire.

Canalplus innove avec un système anti-copie développé par l’INA qui prend une empreinte de la vidéo directement dans le Nodal de la chaîne. Cela permet ensuite à Dailymotion de reconnaitre, avant la diffusion, le contenu canalplus. Dailymotion a également son propre système d’empreinte vidéo pour eviter q’une vidéo déja blacklistée ne réapparaisse. Dans une situation juridique toujours inconfortable, Daylimotion optempère assez facilement aux ayants droits : la vidéo « Darcos et la règle de 3 » qui, ayant disparu progressivement de la toile, avait créé un début de scandale sous couvert de censure. Non, c’était juste Canalplus qui la réservait pour son propre site (Trés mal foutu pour la vidéo d’ailleurs 🙂 ).

De nombreux sites éditoriaux proposent également leurs programmes vidéos. Mais tant que le volume est faible, aucune source de revenu publicitaire est envisageable. Citons AlloCiné, qui a délivré en mars 2008 environ 23 millions de streams vidéos, et qui peut se targuer d’avoir un modèle gratuit qui fonctionne avec la publicité.

Les perspectives

Peu d’acteurs ont résolu l’équation coût de production ou d’achat/coût de diffusion/rentabilité. Les services payants s’en sortent plus ou moins bien tandis que les services gratuits se cherchent. La seule publicité ne serait compenser la facture d’un service VOD sans une masse critique d’utilisateurs et une bonne gestion des coûts de bandes passantes (encodage, durée des vidéos). La multidiffusion et la revente de contenu de qualité pourrait combler ce manque. La VOD n’est qu’une technique pour diffuser du contenu. On parle aujourd’hui de média global, avec le contenu d’un coté et les moyens de le diffuser de l’autre (ca ressemble un peu à la convergence de J2M).

L’arrivée de la TMP (Télévision mobile personnelle), si elle est bon marché avec un tarif forfaitaire, pourrait comme au japon offrir une nouvelle fenêtre de diffusion à ces programmes. Avec 15 millions d’utilisateurs, la TMP est un média de masse au japon. Mais avec un prix d’entrée d’environ 2 millions d’euros, la TMP est un investissement lourd mais aux perspectives alléchantes.

Au final, ce n’est donc pas étonnant de voir des géants comme Vivendi (canalplus), Bouygues(TF1), Orange ou CBS se placer aujourd’hui en média global avec d’une part du contenu et de l’autres des canaux de diffusion.

VOD en 2008:
ITV de Jean-Emmanuel Casalta, DG de NPA Conseil

Philippe Leroy, du site www.zdnet.fr, a reçu le directeur général de NPA conseil, cabinet spécialisé dans la strategie autour des medias numériques :

source : www.zdnet.fr, Le Film Français

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