Premiere Pro CC embarque, depuis sa mise à jour de novembre 2015, une nouvelle technologie appelé flux optique. Elle permet, entres autres, d’effectuer des ralentis fluides – et sans plugin – grâce à un traitement numérique de l’image plus puissant.
Le ralenti matériel vs ralenti logiciel
Il faut bien comprendre qu’il existe 2 manières d’obtenir un ralenti. Soit de manière logiciel, grâce à un traitement de l’image (et une perte de qualité). Soit de manière matériel en tournant avec une camera/téléphone permettant d’enregistrer avec une haute fréquence d’images (sans perte de qualité). C’est une peu le même principe que le zoom optique et le zoom numérique.
Le ralenti matériel
Le ralenti matériel conserve la qualité et fluidité de vos images. Il s’obtient en filmant à 60, 120, 240 images secondes ou plus. Il vous suffit ensuite, pour avoir un ralenti fluide, de diviser la fréquence de votre projet par la fréquence de votre rush. Cela vous donne le « taux de ralenti » sans perte. Par exemple, si je tourne en 60 ips et que mon projet est en 30 ips, je pourrais obtenir un ralenti fluide et sans perte de (30/60=0,5) 50% par rapport à ma vitesse originale. Si je tourne en 120 ips et que mon projet est en 25 ips, je pourrais obtenir un ralenti sans perte à (25/120=0,21) 21% de ma vitesse originale.
Le ralenti logiciel
Le ralenti logiciel dégrade forcément l’image puisqu’il lui manque des informations : Imaginons que mon projet est en 30 ips. Si je tourne à 30 ips et que je veux ralenti de 50%, je n’aurais plus que (30/2) 15ips. Le ralenti logiciel va devoir créer 15 images virtuelles pour garder la fluidité. La méthode la plus simple (et la moins satisfaisante) est de copier l’image précédente, ce qui donnera une impression de saccade. Une autre méthode consiste à interpoler l’image précédente avec la suivante pour faire un genre de mix moyen (comme un fondu), ce n’est pas non plus très heureux. Les seules solutions viables sont celles basées sur le « flux optique » comme le plugin payant Twixtor ou la solution native dans Première Pro CC 2015.
Le flux optique de Premiere Pro
Le principe de ce ralenti logiciel reste le même : le flux optique va recréer les images manquantes. La différence se situe dans la méthodologie employée. Le flux optique va vectoriser le mouvement de chaque pixel d’une image à une autre. Ensuite, il récréé de vrais images intermédiaires « logique » entres les 2 images. Cette méthode permet donc de pousser les ralentis beaucoup plus loin avec la fluidité nécessaire à votre projet. Sur l’exemple ci-dessous, le flux optique simule une camera à 600 ips. Le rush a été tourné en 60 ips. Il a du donc créer 9 images virtuelles entre chaque vrais images.
Les limites du flux optique de Première
Contrairement à Twixtor, le plugin de Premiere Pro CC ne permet aucun réglage, si ce n’est le taux de ralenti désiré. Attention tout de même aux limites de la méthode sur les plans « non logiques », avec des mouvements rapides ou du flou de bougé. L’algorithme se base sur le déplacement des pixels, il fonctionnera à merveille sur les déplacements, les travellings léger, etc… Si votre plan (si beau soit il), est trop compliqué à analyser, le résultat peut devenir catastrophique !
A noter que le flux optique peut être utilisé à l’export. Il permet de transcoder des fichiers à différents fréquences d’images : de 25 à 50ips, de 30 à 60ips. Mais il gère aussi le passage de 25 à 30ips. Vous obtiendrez une vidéo plus fluide en limitant les risques d’artefact. Il y a au maximum 1 image à créer entre 2. Le flux optique peut être également détourner pour faire un raccord plan sur plan. Lors d’une interview plan fixe (comme l’effet morphing). Bref, un bel outil à exploiter sans modération et sans surcoût.