Suite à l’élection présidentielle iranienne qui a vu la victoire controversée de Mahmoud Ahmadinejad, la presse officielle a été muselée tandis que la presse étrangère a été renvoyée ou confinée. Les citoyens ont pris le relais, des envoyés spéciaux trés spéciaux : c’est l’air de la presse 2.0 et du journalisme citoyen.
Le journalisme citoyen participatif (web 2.0.) :
Initié en France par des sites comme Lepost.fr ou Agoravox.fr, la presse 2.0 donne la parole à tous. c’est de l’ « information » brute à la manière d’une agence de presse au détail près que l’information n’est pas toujours vérifiée ni vérifiable.
Aujourd’hui en Iran, c’est le twitter ou le facebook des citoyens iranniens qui sont devenus une source majeure de l’information dans cette crise. Des sources difficilement vérifiables ! Cela n’empêche pas à ces témoignages de circuler sur les réseaux sociaux, sur la blogosphère avant d’être relayés par les médias en prenant (pas toujours) les précautions d’usage. L’Iran dispose pourtant de ce qui se fait de mieux en matière de contrôle : la technologie finlandaise signée Nokia Siemens Networks qui, comme en Chine, permet d’analyser les « paquets internet » entrants et sortants du pays.
Exemples récents :
Neda Soltani, la jeune femme iranienne morte en direct devant un téléphone portable, est devenue une martyre symbole du mouvement de contestation en Iran. La vidéo a circulé sur twitter et les blogs avant d’être reprise par de nombreuses télévisions à travers le monde :
Dans le même esprit, Rue89.fr nous faisait découvrir cette vidéo de téléphone portable tournée en Chine ou l’on voit la police reculer sous le poids de citoyens excédés ! Le patron d’un restaurant est soupconné d’avoir été assasiné par le pouvoir local :
Les limites du participatifs 2.0 :
L’intérêt du média participatif est énorme : de l’information trés localisée, trés libre avec des témoignages nombreux. Cependant : Quid de l’analyse de l’information et des faits ? Quid du discernement entre info et intox quand la source de l’information n’est pas identifiable ? N’est-ce pas le travail des journalistes pros ? La course au Scoop ou l’envie de ne pas louper l’info importante font que la fausse info est devenue banale sur certains médias, préférant la primeure de la fausse information qui sera par la suite corrigée. Sur le Web, cela fait même de la page vue et une histoire en plus à raconter !
L’exemple récent de la télévision bolivienne est flagrant : un sujet du journal télévisé montrait les dernières images de l’interieur de l’A330 (le vol AF440 qui s’est crashé entre le Bresil et la France) prise avec un téléphone portable. Les images ont ensuite été reprises par une télévision polonaise : il s’agissait d’un épisode de Lost !!!