On entend souvent que les COP ne servent à rien, la COP27 n’a pas dérogé à la règle. Mais restreindre l’ambition climatique aux petits gestes du quotidien, à la France ou à l’Europe n’est pas suffisant. Alors réunir 197 pays (ou parties) autour d’une table ne permet-il pas d’embarquer l’ensemble de la planète ? De diriger le monde vers une ambition climatique toujours plus forte ? De déployer des mesures structurantes et impactantes ? Sans doute, mais il y a des limites à l’exercice.
Dans quel monde vit-on ?
Ce qu’il faut prendre en compte et comprendre dans le fonctionnement des COP, c’est que les décisions sont prises à l’unanimité. Donc n’importe quel pays peut peser et pour diverses raisons ralentir les avancés en faveur du climat. C’est démocratique mais, en l’état, plus lent que l’accélération du réchauffement climatique. Malgré l’ambition de certains, les intérêts d’un bout à l’autre de la planète ne sont pas les mêmes. Et, sans jugements, on constate que certains pays ont des priorités plus fortes que le climat. Cela peut-être lié à leur développement, leurs ressources. Dans ce contexte, on comprend la difficulté à trouver un compromis à 197 sur des sujets comme la baisse de l’utilisation du charbon, la sortie des énergie fossiles, la prise en compte des pertes & préjudices, etc.
Au cœur des négociations climatiques
Je me suis rendu à la COP27 à Charm el-Cheikh en Égypte avec un iPhone et un micro Canon. J’ai suivi pendant une dizaine de jours les équipes de négociation françaises et la ministre en charge des négociations climatiques (Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique). Un premier constat : l’équilibre du monde n’est pas en Europe. Même si le combat au niveau national et européen est important, celui au niveau international est primordial. Voici en vidéo les dernières heures tendues de cette COP27 en Égypte racontées par 2 négociatrices de la DAEI (Direction de l’action européenne et internationale).